ROUNDOVINO

Domaine mythique de Vouvray avec le domaine Huet, j'étais impatient de goûter le demi-sec dans un millésime 2008 particulièrement reconnu pour ses secs et demi-secs.

Il faut dire aussi que je suis plutôt fan de ce genre "hybride", qui n'a pas forcément le vent en poupe en France, mais qui pourtant n'a que peu d'équivalents en terme de polyvalence: apéro, entrée, plat, fromage, tout lui convient! Sur un foie gras notamment, j'ai vite fait mon choix par rapport à un liquoreux...Sans compter qu'une fois ouvert, un demi-sec se conserve sans problème quelques semaines dans le frigo (si tant est que la bouteille dure aussi longtemps).

Au final pas de déception sur ce vin: bel équilibre, sucre assez peu perceptible, léger fumé au nez que l'on retrouve en bouche. Bref c'est bien bon, même si le Mont demi-sec de Huet dans le même millésime m'avait plus marqué. Il avait selon moi un supplément de tension, de profondeur et de minéralité qui le faisait basculer dans la catégorie des grands vins,et même des très grands vins.

B , et très bon RQP à moins de 14€. Tout ceci en Bio of course.

En dehors de quelques rapides dégustations chez un caviste, je n'avais pas eu l'opportunité de m'arrêter vraiment sur ce domaine à l'ascension fulgurante, et désormais incontournable de Chablis. A tel point que malgré des volumes de production confortables, il devient compliqué de s'en procurer.

L'expérience fut en effet plutôt concluante, mais pas transcendantale pour autant, la faute peut-être au millésime: trop jeune et pas forcément aussi qualitatif qu'un 2010. Toujours est-il que nous nous retrouvons devant un Chablis fort bien fait, dans un style déjà assez ouvert, riche et opulent, tout en gardant quand même une typicité chablisienne. Un peu plus de tension et de minéralité ne m'aurait cependant pas dérangé, et il gagnerait certainement à être attendu au moins une année.

B+ en l'état, et RQP très correct (16€).

Le Beaujolais est devenu mon nouvel eldorado dernièrement, et Daniel Bouland son fer de lance dans ma hiérachie personnelle. C'est dire...

Bon certes il m'aura fallu du temps pour que mon palais rende justice au gamay, cépage O combien controversé. Mais lorsqu'on recherche un vin qui procure un plaisir immédiat et durable (définition de la buvabilité?) privilégiant le fruit à l'esbrouffe (ce qui ne veut pas dire que la complexité est absente), alors je commence à penser qu'un Beaujolais bien né et bien travaillé a peu d'équivalent...et évidemment le prix rentre dans la balance...Et encore, je n'ai jamais dégusté un vieux Beaujolais (je veux dire 20-30 ans, un âge qui j'ai cru comprendre ne fait pas peur aux meilleurs Morgons et Moulin à Vent). Celà doit certainement être une expérience totalement différente, qui d'après les compte rendus d'expérience permet de placer encore plus haut le Beaujolais dans la hiérarchie des appelations où il fait bon investir quelques deniers.

Quant à Daniel Bouland, que dire sur un vigneron qui malgré le succès phénoménal et des quantités ultra limitées reste fidèle à une politique de prix que certains pourront trouver ridicule au vue de l'hallucinante exigence de qualité qu'il met dans ses vins.

Même sa cuvée la moins ambitieuse sur le terroir le moins qualitatif reste un modèle de ce que doit être un bon Beaujolais. Plaisir immédiat garanti. Mais que dire des ses côtes de Brouilly et Morgon...objets d'un autre compte rendu!

B+, très bon RQP (7€ domaine, 10€ caviste, pour ceux qui ont la chance d'en avoir....)

Belle surprise que ce Bordeaux blanc qui sur une appelation plutôt connue pour ses vins de soif sans grande ambition, sait tirer son épingle du jeu. On sent le soin apporté à l'élevage, parfaitement dosé, ainsi que les vertues d'un millésime parfait pour les blancs comme pour les rouges. On n'a pas le gras, la puissance et le boisé d'un grand Graves, mais chacun de ces éléments est quand même présent, dans des proportions moindres qui permettent à la fraicheur et la buvabilité de s'exprimer.

B/B+, et très bon RQP (10€ prix propriété)

Disons le d'emblée, cette bouteille m'a mis une sacré claque, d'autant plus que c'était plutôt inattendu.

Certes Jean-Marc Brocard est un producteur plus que respecté à Chablis, et il est en train de convertir sa vaste gamme à la biodynamie, ce qui ne me laisse jamais indifférent. Mais il n'a pas encore la réputation des Dauvissat, Droin, Fèvre et j'en pense, et le climat Vaux de Vey n'est pas le plus connu des premiers crus.

Et pourtant..quelle bombe...En tout cas le vin correspond parfaitement à mes goûts en blanc sec: opulent et expressif, tout en restant très tendu et soutenu par une minéralité et une acidité sans faille.Et que dire de la longue finale saline. On a l'impression que les huitres présentes dans le sous-sol ont plongé directement dans le verre! Le millésime 2010, décidemment un grand millésime, n'est certainement pas étranger à cette réussite.

TB+, pour une quinzaine d'euros

Hé non, Roundovino n'était pas mort, il était seulement assoupi! Bon plus proche d'une hibernation que d'un assoupissement, certes, mais comme dit, ce qui ne tue pas rend plus fort! Il aura suffit d'une évocation lors d'une dégustation fort sympathique dans les locaux de la Cave de Poche pour que la nostalgie s'installe et que je me décide à remettre le pied à l'étrier. D'autant plus que pendant cette longue pause, ma passion pour le vin n'avait pas faiblit!

Pour ce premier compte rendu de l'an II du blog, j'ai choisi un Bordeaux rouge qui n'évoquera certainement pas grand chose à la majorité d'entre vous, puisqu'il s'agit d'un des plus petits domaines de St Emilion, et qui n'a jusqu'à présent pas joui d'une réputation démesurée. Les choses pourraient changer cependant, puisque le château vient d'être promu Grand Cru Classé lors de la dernière révision du Classement en 2012, et sa situation sur le fameux plateau de St Emilion est idéale; à proximité notamment du célèbre Château Figeac.

Sur un millésime 2005 déjà rentré dans la légende, j'ai bien apprécié le style de ce Bordeaux, sans esbrouffe, misant sur la finesse et la fraicheur. Comme souvent sur ce millésime, les vins sont lents à s'ouvrir cependant, donc en l'état les aromes au nez comme en bouche sont assez discrets et les tannins encore un peu durs. En tout cas pour ceux qui sont allergiques au boisé ostensible, ce pourrait être un domaine à suivre.

B; à regoûter dans 2-3 ans (RPQ moyen cependant au prix propriété de 35€, mais je l'ai heureusement eu pour moins).

Alors là les amis, nous sommes face à un (bel) ovni!

Aux antipodes des Jerez secs (qui sont eux aussi des bizarreries dans le monde des blancs secs), nous nous retrouvons ici avec une liqueur d'une richesse et extravagance rarement vues. Le sucre est tel que la matière est totalement sirupeuse et il est bien difficile d'en boire plus d'un demi-verre.

Bon dit comme ça, ça n'est pas très vendeur...et pourtant, dans un sens c'est une bombe! Pourquoi celà? Tout simplement parce que le nectar se révèle majestueusement sur certains desserts...Dernier en date: nappé sur une glace au tiramisu, c'était à se rouler par terre! Les parfums de pruneaux, figues séchées, cacao et caramel du vin se mariant à merveille avec le met. Sinon, avec de simples pruneaux, c'est déjà très bon. Et je soupçonne l'éventail d'accords possibles être infini.

Une maitresse-bouteille à avoir dans son frigo donc, conservation garantie pendant plusieurs mois...Tout ceci à moins de 20€.

B à TB avec accords

Philippe Alliet est certainement avec Bernard Baudry le vignéron le plus reconnu de Chinon. Il possède des terroirs magnifiques comme l'Huisserie et surtout le Côteau de Noiré, mais sa cuvée Vieilles Vignes est également un classique dans la région.

Sur un millésime d'excellence comme 2005, cette cuvée a d'ailleurs été largement encensée. J'en avais donc pris une caisse de 12 au moment de sa sortie, et je dois dire qu'au final je reste un peu sur ma faim. Disons qu'après 3 bouteilles bues je pense en 2008, 2009 et 2010 et qui étaient fermées à double-tour, je me retrouve en 2012 avec une bouteille cette fois très ouverte mais qui a déjà perdue un peu de son fruit et pris l'arôme d'animal et de cuir dont le cabernet franc est coutumier. Bon rien à voir (enfin j'espère) avec les problèmes plus sérieux que j'évoquais dans les précédents posts, et ça fait aussi partie du charme du cépage, mais je suis quand même surpris par une telle évolution.

Enfin, ne nous y trompons pas, on reste quand même face à un beau chinon, avec une très belle matière et maturité, mais disons que ça n'est pas la claque espérée. Loin en tout cas du souvenir d'un superbe Coteau de Noiré que j'avais dégusté il y a quelques années...Quand aux autres bouteilles, je ne vais peut être pas trop tarder finalement!

B

Certes plus agréable que le Mâcon décrit précédemment, mais pas au niveau des très beaux 2005 de la même cuvée que j’ai en souvenir.

Manque de fraicheur, et quelques arômes déviants…(12€)

AB

Le domaine Rijckaert est connu comme le loup blanc dans le Jura et le Mâconnais, et si je me suis régalé avec quelques bouteilles dans le passé, j’ai été plutôt déçu par la plupart de celles dégustées récemment. Un mauvais dosage en souffre (et en bois parfois) pourrait ne pas y être étranger.

Ce Mâcon-Montbellet en est le parfait exemple. Pourtant le millésime est beau...(14€)

AB-